Le Parti conservateur forme un gouvernement « majoritaire » avec 40,84%* des voix : Les électrices et électeurs de l’Ontario trompés par le scrutin majoritaire à un tour.

Seulement 40,84 % des électeurs ontariens ont soutenu les PC, mais le système électoral a donné aux PC de Doug Ford 67 % des sièges et 100 % du pouvoir. 

Les résultats des élections sont une déformation flagrante de ce que les électeurs ont dit avec leur bulletin de vote : 

  • Le Parti conservateur a obtenu une majorité écrasante avec seulement 40,84 % des voix. Ils ont remporté un nombre impressionnant de 83 sièges – soit 7 sièges de plus qu’en 2018 – avec seulement 0,34 point de plus du vote populaire.

  •  Le Parti libéral a obtenu plus de votes populaires que le NPD – 23,85 % contre 23,73 % – mais les électeurs du NPD ont élu 31 députés et les électeurs libéraux seulement 8.
  • Malgré le soutien de près d’un quart des électeurs ontariens, le scrutin majoritaire à un tour signifie que le Parti libéral de l’Ontario se verra encore refuser le statut de parti officiel à l’assemblée législative, ce qui rendra encore plus difficile pour le parti de représenter ses électeurs.
  • Les Verts ont augmenté leur part de vote populaire de 4,6 % en 2018 à 5,96 %, mais n’ont toujours élu qu’un seul député (Mike Schreiner) pour représenter les 279 255 personnes qui ont voté Vert en Ontario.

Les seuils de 3 à 5 % sont courants dans les pays dotés de systèmes proportionnels et tout système de RP pour le Canada ne donnerait pas des résultats parfaitement proportionnels. Par exemple, voyez ici comment les petits partis se seraient débrouillés lors de la récente élection fédérale. Dans un système de RP ontarien avec un seuil de 3 %, les résultats auraient été les suivants :

Parti progressiste-conservateur : 53 

Parti libéral de l’Ontario : 31 

NPD : 31

Parti vert de l’Ontario : 8

Indépendant : 1

Fait remarquable, 54 % des électeurs – 2 531 087 – ont voté en vain et n’ont élu personne.

Le taux de participation électorale est tombé à 43,51 %. Cela signifie que le gouvernement  » majoritaire  » actuel est soutenu par 17,78 % des électeurs admissibles. Dans un système électoral où le gagnant emporte tout, beaucoup de gens ont l’impression de devoir voter pour le moindre mal, ou sont découragés de voter du tout. 

La  » réforme  » proposée par le Parti libéral de l’Ontario – un vote par ordre de classement – n’aurait résolu aucun des problèmes flagrants du système électoral de l’Ontario. Une simulation montre que le vote préférentiel aurait conduit au même résultat : une « majorité » PC avec seulement une minorité du vote populaire.  L’Australie utilise le vote par ordre de classement depuis 100 ans et élit presque toujours un gouvernement faussement majoritaire.

Il est temps pour les partis de l’Ontario de faire prévaloir les preuves et les électeurs en procédant rapidement à la convocation d’une Assemblée citoyenne sur la réforme électorale, indépendante et non partisane. 

*Chiffres d’Élections Ontario en date du 3 juin 2022 à 12 h.

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