Voilà à quoi ressemble un gouvernement qui se soucie réellement de ce que vous pensez.
L’Écosse construit une démocratie adaptée au XXIe siècle. Et un plan d’action climatique pour répondre à l’urgence de notre époque.
Tout cela grâce au pouvoir de la représentation proportionnelle et au leadership de l’Assemblée citoyenne écossaise.
L’Écosse dispose d’une représentation proportionnelle (RP) depuis la création de son Parlement en 1999. Comme l’a expliqué la première ministre écossaise Nicola Sturgeon :
« Le Parlement écossais a toujours été envisagé comme un lieu où les partis devaient rechercher le compromis et le consensus. L’utilisation de la représentation proportionnelle dans les élections en est bien sûr la raison principale.
En revanche, le système uninominal majoritaire à un tour est clairement inadapté à une époque de politique multipartite.
Je ne veux pas trop idéaliser le Parlement écossais. Quiconque regarde les questions des premiers ministres sait que le consensus a des limites. Les partis cherchent à obtenir des avantages politiques et s’opposent avec force les uns aux autres – bien sûr que nous le faisons.
Mais nous accomplissons aussi beaucoup de choses. Et nous travaillons constamment ensemble. Tous les succès législatifs que j’ai mentionnés avaient le soutien de plus d’un parti. Plusieurs ont été adoptés à l’unanimité ».
Disposant d’une base solide de représentation proportionnelle, l’Écosse fait passer la démocratie citoyenne à un niveau supérieur.
En 2019, poussé par le succès mondialement reconnu de l’Assemblée citoyenne irlandaise (une initiative également issue d’un Parlement élu à la proportionnelle), le gouvernement a créé l’Assemblée citoyenne écossaise.
L’Assemblée a rassemblé plus de 100 citoyens de tous horizons. Les membres de l’Assemblée ont été sélectionnés pour représenter véritablement la population écossaise : âge, sexe, handicap, revenu du ménage, géographie, ethnicité, rural et urbain, et opinions politiques.
L’Assemblée des citoyens en est venue à se décrire comme « notre mini-Écosse ».
Le gouvernement les désigne comme des « représentants de notre nation ».
Jusqu’à présent, l’Écosse a convoqué des assemblées de citoyens pour relever deux énormes défis : une vision de l’avenir de l’Écosse et la manière dont l’Écosse doit réagir au changement climatique.
L’assemblée des citoyens sur le climat comprenait également une assemblée parallèle des enfants sur le climat, dont les recommandations ont été incluses dans le rapport final.
Le résultat ?
Des recommandations audacieuses, ambitieuses et créatives, bien au-delà de ce qu’un gouvernement aurait pu proposer de son propre chef.
Les recommandations des assemblées citoyennes d’Écosse étaient imprégnées non seulement d’un sentiment d’urgence, mais aussi d’un esprit d’optimisme et de détermination.
En Écosse, l’Assemblée citoyenne est loin d’être un forum ou un comité consultatif sans pouvoir. En fait, le gouvernement doit répondre aux recommandations de l’Assemblée citoyenne dans les six mois. Et il doit répondre à chacune de ses recommandations.
Pour l’Assemblée sur le climat, cela signifiait répondre à 81 recommandations.
Le gouvernement est également tenu de rendre compte chaque année de ses progrès.
Les Assemblées citoyennes d’Écosse ont eu un effet d’entraînement et ont eu un impact avant même que le gouvernement ne réponde officiellement à leurs rapports.
Les recommandations des Assemblées citoyennes ont influencé les promesses de programme des partis en vue des dernières élections. Elles ont également influencé les engagements pris dans l’accord écrit de partage du pouvoir entre les deux partis au pouvoir.
Voici quelques-unes des recommandations formulées par les Assemblées citoyennes qui font maintenant partie du plan du gouvernement :
*Un engagement à « montrer l’exemple » et à offrir un revenu minimum garanti.
*Une garantie de compétences en matière de transition juste pour les personnes travaillant dans des industries à forte intensité de carbone.
*Un réseau national de bibliothèques de ressources pour permettre aux gens d’emprunter des articles tels que des outils, des équipements, des vêtements et des jouets de haute qualité plutôt que de les acheter eux-mêmes.
*Un fonds pilote pour soutenir les entreprises qui veulent essayer une semaine de travail de 4 jours.
L’impact le plus novateur des Assemblées citoyennes – leur héritage durable – est peut-être la manière dont elles ont poussé le gouvernement à s’engager à organiser davantage d’Assemblées citoyennes.
Le premier rapport de l’Assemblée citoyenne, intitulé « Faire de la politique autrement », exhortait le gouvernement à faire des assemblées de citoyens un élément permanent de la prise de décision gouvernementale.
Ce défi a été relevé par le gouvernement, qui prévoit également une Assemblée citoyenne pour les jeunes de moins de 16 ans.
Comme l’a déclaré le ministre des affaires parlementaires, George Adam :
« L’une de nos ambitions, qui fait écho à l’Assemblée citoyenne, est que les processus de participation publique soient un ajout permanent au processus démocratique ici, faisant de l’Écosse le premier pays du Royaume-Uni à prendre un tel engagement. »
Stimulées par le succès et la demande de la base, les assemblées citoyennes se répandent rapidement dans le monde entier.
Le nouveau gouvernement allemand de coalition de type « feux tricolores » a inclus des assemblées de citoyens dans son accord de partage du pouvoir.
Il y a quelques jours, deux députés écossais ont introduit un amendement à l’un des projets de loi de Boris Johnson, demandant la création d’une Assemblée citoyenne sur les systèmes électoraux du Royaume-Uni !
Observer les Assemblées citoyennes en action – et voir comment elles suscitent des changements positifs – peut transformer les sceptiques en partisans.
C’est exactement ce qui s’est passé en Irlande, où le sénateur Lynn Ruane a récemment fait le commentaire suivant :
« Je n’ai pas toujours été une championne des assemblées de citoyens dans le sens où je craignais qu’elles ne soient utilisées comme une tactique de retardement, pour repousser quelque chose à plus tard. Mais je dois ensuite prendre du recul et regarder le fait que nous avons eu un impact énorme grâce à un certain nombre d’assemblées citoyennes maintenant. Elles ont prouvé qu’elles étaient utiles ».
La création de la première Assemblée citoyenne d’Écosse a été soutenue par trois des cinq partis.
La création de la deuxième Assemblée citoyenne a reçu le soutien unanime de tous les partis de la législature, y compris les conservateurs.
Le député conservateur Dean Lockhart a déclaré au Parlement :
Le rapport de l’Assemblée citoyenne soulève un certain nombre de points importants sur la façon dont la politique est faite en Écosse, sur la façon dont nous pouvons faire les choses différemment et sur la façon dont nous pouvons instaurer plus de confiance et de responsabilité.
J’insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas de points de politique politicienne. Ils sont fondamentaux pour parvenir à une meilleure démocratie en Écosse.
Comme l’a dit la présidente de l’assemblée, Kate Wimpress,
« Il ne s’agit pas d’une case cochée, ni d’un point final, mais d’un début, ouvrant un nouveau chapitre de notre démocratie, avec les citoyens au cœur de celle-ci. »
Voilà ce que l’on ressent lorsque votre voix compte.