Oui à la réforme. Non au système choisi par Trudeau.

Aujourd’hui, Trudeau dit aux Canadiennes et aux Canadiens qu’il est ouvert à une réforme électorale, mais les options sont les suivantes :

  1. a) Vote alternatif
  2. b) Vote alternatif
  3. c) Vote alternatif

De laquelle voulons-nous discuter ?

L’obsession de Trudeau pour le  » vote par ordre d’arrivée  » (vote alternatif) – et son aveuglement face aux preuves – est EXACTEMENT la raison pour laquelle nous avons besoin d’une Assemblée nationale citoyenne sur la réforme électorale.

Quel est le problème du vote alternatif ?

En 2016, le Comité fédéral sur la réforme électorale (ERRE) a passé cinq mois à écouter des experts du Canada et du monde entier.

Seulement 4 % des experts qui ont témoigné devant le comité fédéral de réforme électorale (y compris ceux rassemblés par les libéraux) ont recommandé le Vote alternatif. Le vote alternatif reproduirait ou exacerberait les problèmes de notre système de vote actuel, où le gagnant emporte tout, en déformant le vote populaire encore plus qu’aujourd’hui, principalement au profit du Parti libéral.

88% des experts qui ont témoigné devant l’ERRE ont recommandé la représentation proportionnelle. (Voir « Pas de consensus ? »)

Il est facile de voir l’attrait du vote alternatif pour Trudeau. 

Les simulations des deux dernières élections (et de nombreuses élections avant cela) montrent que le vote alternatif aurait donné aux libéraux un énorme bonus de sièges – et de fausses majorités massives – sans plus de soutien public.

Pour plus de détails sur les simulations, voir https://www.fairvote.ca/2020/01/29/alternativevote/.

Oui, la représentation proportionnelle peut également inclure la possibilité de classer les choix. 

Mais le BUT d’un système proportionnel, qu’il comprenne ou non un scrutin avec classement, n’est pas d’offrir à un parti une fausse majorité massive – le but est de refléter plus fidèlement les votes des Canadiens dans leur Parlement.

Trudeau prétend aujourd’hui que le passage au vote alternatif « réduirait les divisions ». Il devrait peut-être consulter les experts de l’Australie, l’un des deux seuls pays à utiliser le vote alternatif à l’échelle nationale.

Voici comment ils décrivent l’effet du vote alternatif sur la politique :

« Le vote alternatif est unique parmi les systèmes de vote ordinal en ce qu’il soutient et peut-être encourage l’hostilité entre les plus grands partis, contribuant ainsi à la culture politique hostile de l’Australie. »

– John et Hargreaves

Après l’élection, le vote alternatif produit un Parlement caractérisé par une partisanerie éreintante. Selon un rapport du Dr Marc Rodrigues, la période des questions en Australie se résume à une guerre de points de discussion scénarisés :

« L’heure des questions à la Chambre des représentants est souvent critiquée pour le déclin des normes parlementaires et de la responsabilité. Les oppositions ont tendance à utiliser des attaques partisanes déguisées en questions pour mettre le gouvernement dans l’embarras, auxquelles les ministres répondent par de longues réponses d’une pertinence marginale. Les ministres utilisent souvent l’heure des questions pour attaquer l’opposition avec des déclarations préparées à l’avance en réponse aux questions « Dorothy Dix » de leur propre camp. Une grande partie du théâtre de l’heure des questions est caractérisée par un désordre inventé pour faire les nouvelles du soir ».

« Sports de combat » 

– Le professeur Mark Evans de l’Institut de gouvernance et d’analyse publique de l’Université de Canberra décrit la politique australienne.

Cela vous semble familier ?

(Pour en savoir plus sur le vote alternatif en Australie : https://www.fairvote.ca/2020/02/15/alternative-vote-from-the-frying-pan-into-the-fire-lessons-from-australia/)

Nous avons besoin d’une Assemblée nationale citoyenne sur la réforme électorale ! Le Parlement y travaillait déjà, juste avant l’élection surprise.

En 2015, le Parti libéral a explicitement indiqué qu’il était ouvert à la représentation proportionnelle. 

Les commentaires de Trudeau démontrent pourquoi on ne peut pas faire confiance aux politiciens sur la réforme électorale : ils ne peuvent pas surmonter le conflit d’intérêt inhérent dans lequel ils se trouvent. Sur le plan éthique, ils doivent laisser la place aux citoyens. 

Si Trudeau veut vraiment une politique fondée sur des preuves, il doit poser la question à une Assemblée nationale citoyenne sur la réforme électorale, indépendante et non partisane.

Selon un sondage national réalisé par Léger en 2020, 80 % des Canadiennes et des Canadiens – électeurs de tous les partis – sont en faveur d’une Assemblée nationale citoyenne sur la réforme électorale.

https://www.fairvote.ca/poll2020/

Nous avons besoin d’une Assemblée nationale citoyenne sur la réforme électorale ! Le Parlement y travaillait déjà, juste avant l’élection surprise.

Le 22 juin 2021, trois partis (libéraux, NPD et Bloc) ont voté en faveur de la motion de Daniel Blaikie, porte-parole du NPD en matière de réforme démocratique, au comité des procédures et des affaires de la Chambre (PROC), visant à étudier une Assemblée nationale citoyenne sur la réforme électorale. Le Parti vert appuie également cette motion, mais n’avait pas de siège à ce comité.

Le vote a été adopté à 7 contre 4, seuls les conservateurs ayant voté contre. Les conservateurs ne se sont pas opposés à une Assemblée nationale citoyenne sur la réforme électorale – ils se sont opposés à un amendement des libéraux visant à étudier également la valeur des assemblées de citoyens en général.

Il est temps de retirer cette question des mains de politiciens partisans de leur propre intérêt et de la confier à un processus auquel tout le monde peut faire confiance. 

Un autre Parlement minoritaire est le moment idéal pour le faire.

Share This